Date de publication : 15 août 2016
 Éditeur : L’Harmattan
 ISBN : 978-2-343-09711-4
 Nombre de pages : 248
 Poids : 0,29 kg
 Dimensions : 13 x 21 cm
 Prix : 24,50 euros

Quatrième de couverture

Entre 1698 et 1724 plus de 160 bateaux appareillent des ports français pour la mer du Sud où ils proposent leurs cargaisons en parfaite contrebande aux commerçants espagnols installés à Lima et dans les villes de la vice-royauté du Pérou. Ce grand défi économique et maritime possède des limites très précises. Il se met en place et prend toute sa dimension durant la guerre dite de Succession d’Espagne. Ces navigations montrent toute l’adaptation économique d’un groupe d’armateurs qui osent le grand défi des voyages au long cours. Les navires en provenance de France suppléent à la pénurie de produits manufacturés dans les Indes espagnoles. Mais la performance réside dans les moyens nautiques mis en oeuvre. En se lançant dans des campagnes difficiles, les navigateurs français font considérablement avancer les connaissances géographiques du sud de la Terre de Feu. Ils dressent des cartes des endroits découverts et la maîtrise de la route du cap Horn autorise les capitaines à confronter les connaissances de l’époque. Les négociations du traité d’Utrecht mettent un terme à la contrebande française et à la fuite de l’argent des citées minières du haut Pérou.

L’auteure

Écrivain navigatrice, docteur en histoire, Marie Foucard a toujours été fascinée par les navigateurs et explorateurs du Grand Sud qui ont contribué à la connaissance de la région du la Terre de Feu et du cap Horn, région où elle a vécu huit ans. Depuis le port d’attache d’Ushuaia, à bord de son voilier, elle a sillonné la région des cinquantièmes, en famille, région où elle retourne naviguer régulièrement. Elle a écrit plusieurs ouvrages sur cette région.

Pourquoi cette étude

Vingt-six journaux de bord, d’une grande richesse iconographique, relatent les
découvertes réalisées et rendent compte par l’image à l’aide de croquis, cartes et
profils côtiers des voyages de navigateurs français, au Pérou, sous Louis XIV, en
parfaite contrebande. Au total, plus de 160 bateaux fréquentent les ports, criques et
mouillages des côtes du Chili et du Pérou, échangeant leur cargaison contre de l’argent brut, de la vaisselle ou en s’acquittant des droits royaux. Comment autant de navires peuvent-ils enfreindre le mare clausum chèrement défendu par les Espagnols depuis le traité de Tordesillas signé en 1494 ? Quels enjeux poussent des navires à
appareiller depuis Saint-Malo, Lorient, La Rochelle ou encore Marseille pour tenter la
grande aventure de l’interlope sur des campagnes qui pourront dépasser huit années,
en terrain méconnu entre Arica, Ilo, Pisco, Callao et Guayaquil ? Autant de questions
qui seront élucidées par petites doses, en suivant les navigateurs à la trace, depuis les archives des bibliothèques régionales, les archives nationales ou les fonds de
nombreuses bibliothèques en France et à Séville, dépositaire des archives des Indes.

En se lançant dans des campagnes difficiles, en terrain inconnu, les navigateurs
français font considérablement avancer les techniques de navigation. Aux calculs
empiriques et aux positions estimées, les capitaines substituent de véritables précis
de navigation rigoureux. Les hommes qui entreprennent des campagnes de plusieurs
années sont des personnes curieuses de l’espace qui les entoure. Ces voyages sont des « navigations haut de gamme » menées par des équipages aventuriers, explorateurs, curieux. Les capitaines qui explorent les canaux de Patagonie, qui cherchent un mouillage à proximité du cap Horn, font considérablement avancer les connaissances de ces régions. Autant de découvertes palpitantes qui fallait mettre à jour, analyser et enfin rendre accessible au grand public.